La Rose Marie Claire ou de l'importance d'éduquer les filles

Publié le par Messaline

Ca n'a l'air de rien mais donner à tous les enfants l'accès à l'école est un enjeu essentiel pour le siècle qui commence. C'est spécialement vrai pour les petites fille; a l'heure ou commence l'événement La Rose Marie Claire qui permet de soutenir cette cause, la FOA voulait y apporter sa modeste contribution.


Vous avez sans doute déjà connu cette situation…

Un banquet familial bien arrosé qui se finit par d’interminables discussions à bâton rompu sur tous les sujets qui fâchent et dieu sait qu’il y en a. Quelques rhéteurs de banquets prennent ces affaires très au sérieux et sont d’autant plus acharnés que les sujets sont complexe et qu’évidemment ils n’y connaissent rien.

Très vite, les exemples particuliers et les considérations les moins politiquement correctes fusent et l’emportent sur les informations solides et vérifiées aussi sûrement que la prune l’emporte dans les palais sur le goût du civet de lapin. Les sujets abordés au contraire, glissent plutôt du particulier (l’arthrite de la mémé, le gamin qui veut pas lui faire les bises parce qu’elle pique…) au général (le trou de la sécu, l’insécurité généralisée liée à l’incivilité des jeunes…).

Les esprits s’échauffent, on a presque peur que les hommes en viennent aux mains et que la tante bigote fasse un malaise a cause des horreurs proférées par l’oncle syndicaliste qui n’arrange pas sa situation pour toucher sa part d’héritage.

Mais tout celà finit toujours par se calmer avec le même argument qui met tout le monde d’accord, qu’il s’agisse de la politique agricole commune, du réchauffement climatique ou de mai 68 :

« De toute façon, tout ça, c’est une question d’éducation »

Quoique cette vérité universelle aussitôt énoncée par un camp, l’autre nuance « c’est de la faute à l’éducation »… Et même sur les plateaux TV ou il est possible de parler de choses à peu près sérieuses, on retrouve ce schéma sauf que les protagonistes n’ont pas l’excuse de picoler.

Cette situation est la parfaite métaphore de l’importance qu’à l’éducation dans nos société et de la façon dont elle est parvenue à pacifier les rapports sociaux en transmettant à chacun un bagage et des référents communs au-delà des divergences d’opinion et des profondeurs abyssales que peut atteindre la connerie humaine surtout après un bon repas. L’école est devenue si banale que les enfants rechignent généralement à s’y rendre. Ils n’ont pas conscience de son importance.

On a tendance à l’oublier en France parce que même nos arrières grands pères ont connu ça, mais l’éducation scolaire est le pilier de notre développement et d’un certain nombre des ces révolutions silencieuses et positives dont on ne parle pas dans les journaux :

La transmission de l’hygiène qui a permis, plus que tous les médicaments réunis de faire grimper l’espérance de vie jusqu’à la faire doubler entre le début du XIXème siècle et aujourd’hui.

L’essor de catégories fondamentales pour la société que sont les savants, les ingénieurs et les intellectuels qui portent notre essor économique et le rayonnement de notre mode de vie.

Et enfin, l’émancipation des femmes qui ont si bien compris que l’école est leur grande chance qu’elles y obtiennent, aujourd’hui encore, de meilleurs résultats, du moins jusqu’au bac.


L’éducation des filles : un enjeu colossal

Par la variété de ses externalités positive, l’éducation est donc l’action préventive par excellence, un pré requis indispensable si l’on veut s’attaquer efficacement à la pauvreté, aux maladies, à la condition des Hommes et plus encore, celle des Femmes. C’est ce que martèle l’ONU dans ses travaux d’orientation du développement sur les objectifs du millénaire, le seul problème c’est qu’elle est impuissante politiquement.

Eduquer une fille c’est s’assurer qu’elle transmettra son savoir au sein d’un foyer dont elle s’occupe plus fréquemment que ne le font les hommes. C’est s’assurer que les rendement augmenteront dans les zones rurales que les femmes seront mieux armées pour éviter d’être exploitées. C’est surtout lui donner les outils conceptuels nécessaires pour prendre sa vie et celle de sa famille en main. Cela se traduit en premier lieu par une régulation de la natalité dans les pays ou elles sont éduquées, ce qui permet d’opérer la transition démographique nécessaire à la stabilisation des sociétés qui accèdent à la modernité.

Ainsi, si aujourd’hui l’Inde est en train de réussir son décollage économique, c’est parce que l’état à consenti des efforts colossaux à fonds perdus pendant les années 60 et 70. La Chine récolte elle aussi les dividendes de l’éducation « à marche forcée » imposée par le régime communiste d’antan. En Afrique subsaharienne, comme dans d’autres régions du monde, ces efforts n’ont pas été fait au même moment et on voit aujourd’hui le décalage qui peut exister en terme d’émergence des classes moyenne, d’essor économique, d’évolution des société et de stabilisation démographique avec les conséquences écologiques que cela suppose.


Comment apporter sa petite pierre à l’édifice ?

En France, il existe, un événement qui agit pour scolariser des petites filles, il s’agit de La Rose Marie Claire que tout le monde pourra acheter chez son fleuriste et dans d’autres endroits tels que les magasins Botanic ou Franprix à partir du 3 mars (info sur les points de vente ici). La Rose est vendue pour la modique somme de 3 euros (avec une Housse qui l’authentifie) et 1,5 euros est ramassé pour scolariser des petites filles ce qui est énorme par rapport à d’autres opération pourtant bien moins markettées.

Ce fric permet d’aider divers associations qui agissent sur le terrain pour scolariser des petites filles au Sénégal, au Bénin, au Cambodge et d’attribuer des bourses à des jeunes fille qui galèrent en France pour suivre les études auxquelles elles sont destinées.

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Si elle a lieu cette semaine c’est que le 8 mars est aussi la journée de la Femme et que vous feriez bien messieurs d’attendrir vos belles avec une de ces roses qui fait pousser les écoles.  L’événement « La Rose » est visiblement bien marketté, façon anglo-saxonne avec branding du titre même de l’événement par un magazine de presse féminine qui est pourtant une véritable insulte à l’intelligence des femmes et un paquet d’autres sponsors comme Interflora qui fait participer des 5400 magasins ce qui n’est quand même pas rien.

On pourrait cracher à l’envie, comme on aime le faire en France sur cette initiative de charity business, le coté un peu mièvre qui consiste à assimiler les femmes aux roses mais pour toutes les raisons évoquées plus haut, l’éducation des petites fille mérite d’avoir un grand événement qui permette à chacun de faire changer les choses et « La Rose Machin Truc » est en train de le devenir :

Alors la semaine prochaine, faite plaisir à une femme mais surtout à plein de petites filles en achetant une Rose Marie Claire sans oublier d’aller vous faire une idée par vous-même sur le site la-rose.fr qui soit dit en passant est magnifique. Vous pourrez notamment regarder quelques vidéos qui résumenet bien les enjeux cruciaux qui se cachent derrière se sujet apparement banal: scolariser les fille autant que peuvent l'être les garçons.

NB : Ceux qui ont un blog peuvent aussi y intégrer une bannière en copiant le code que vous trouverez ici.



Sources: la-rose.fr / enquètes de l'ONU (Dollar&Gatti) et de l'OIT / souvenirs de banquets de familles.

Publié dans ACTU GLOBALE

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