Crise et sport business : petit panorama

Publié le par Roquettesyntaxe

Le sport en de plus en plus un business dont les enjeux globaux se chiffrent en centaines de milliards. A ce titre le sport va lui aussi souffrir de la crise, à commencer par les sports professionnels qui brassent les plus grosses sommes. Petit état des lieux.

Chaque Européen dépense entre 15 centimes d'euros et 406 euros par habitant et par an
. Le sport amateur représente 90% des dépenses, celui du monde professionnel seulement 10% du tout. Dans cette « mondialisation du sport », le football vient en tête avec 230 milliards d'euros, tandis que le « marché mondial du dopage » totalise 6 milliards d'euros. En Suisse par exemple, le sport génère plus de 80 000 emplois et 1,8% du PIB ce qui représente plus que la très puissante industrie horlogère de ce pays.

Aux USA, les sports professionnels qui représentent 250 milliards de dollars commencent déjà à être touchés. Les associations sportives licencient des collaborateurs (80 au front office de la NBA), les spectateurs restent devant leurs télés et les chantiers des infrastructures s’arrêtent. Les clubs de New York sont particulièrement touché. Brett Yormack, gérant du club des Nets du New Jersey résume les difficultés à venir : «Nous ne sommes plus en compétition avec les autres offres de loisir, mais avec la bouteille de lait et le carton de jus d'orange

Les sports mondiaux les plus couteux réduisent la voilure : Le leadership de la Formule 1 dans le monde des sports mécaniques est ainsi clairement menacé, même si la crise de l’industrie automobile mondiale va toucher tous ces sports sans distinction. Le grand prix de France 2009 n’aura pas lieu pour des raisons financières et on redoute des faillites de petites écuries et à terme la perte de crédibilité de ce « sport » ou circulent des sommes exhorbitantes et ou les scandales se succèdent...
Max Mosley, patron de la F1 mondiale, ici à l'image à quant à lui d'autres chattes à fouetter.

Europe, le football en première ligne

C’est cette situation qui attend évidemment un certain nombre de secteurs professionnels en Europe à commencer par le sport roi, le football, dont un certain nombre de cadors vivent à crédit depuis fort longtemps.

David Triesman, le patron du football anglais, n’a pas écarté le risque de faillite de grand clubs de la Premier League, un championnat dont les clubs cumulent quelques 4 milliards d’euros de dette, soit plus de 2 fois le montant annuel des droits TV. Certains gros sponsors risquent par ailleurs de se retirer comme les américains AIG et Northern Rock récemment nationalisés et qui sont les sponsors maillot de Manchester United et de Newcastle.

West Ham, le club doyen de Premier League risque de devenir le symbole de cette déconfiture. Son propriétaire Islandais était l’actionnaire majoritaire de la Landsbanki récemment nationalisé par le gouvernement islandais et son sponsor maillot, le tour opérator XL Holidays a fait failite avec à la clef un manque à gagner de 5 millions de livres. Au niveau immobilier, le projet d’un stade de 60 000 place a été abandonné par Liverpool alors même que le club est assuré de pouvoir les remplir quasiment à chaque match.
Le projet du nouveau stade de Liverpool, pour l'instant un rêve en 3D.

Mais l’Angleterre ne sera pas la seule touchée. Les allemands flippent sur la négociation des futurs droits TV, les espagnols sur la grave crise immobilière qui touchera les grands clubs à commencer par le Real Madrid et ses gros actifs immobiliers alors que les Belges semblent déjà résigné à voir un nouvelle vague de faillite enfoncer son championnat.
Zlatan Ibrahimovic, le joueur le mieux payé d'Europe va sans doute le rester un moment.

Parmi les réponses envisagées, pour faire face, on évoque de plus en plus outre manche, un « salary cap », soit une plafonnement du total des salaires des joueurs par clubs pour mettre fin à la course à l’armement que les clubs se livrent sur les salaires des meilleurs joueurs. Ce système très protectionniste dans son esprit a paradoxalement fait ses preuves… Aux USA ou il constitue la règle. Le seul problème c’est qu’une telle mesure n’est possible qu’au niveau européen. Sans quoi le pays qui mettra en place un salary cap cours le risque de se faire piller ses meilleurs joueurs.

En France, on est assez optimiste du coté du football car la situation difficile des autres grandes nation et la situation relativement saine des clubs devrait permettre de rattraper une partie du retard accumulé. Toutefois les clubs qui projetaient de bâtir un nouveau stade comme Lyon et Strasbourg, risque d’avoir du mal à boucler leur tour de table de financement. Le PSG, dont l’actionnaire principal est le fond d’investissement Colony Capital risque aussi d’affronter une période de vaches maigres qui ne va pas arranger ses affaires.

Les autres sports professionnels, plus fragiles, risquent en revanche de plonger dans la déconfiture, notamment le basket, en pleine crise d’attractivité qui a été récemment détroné par le rugby comme deuxième sport en termes de fréquentation de spectateurs.


Sources :
Intervention du professeur Wladimir Andreff, de l'Université de Paris 1 / la Sorbonne au 8ème forum économique de Lausanne. Article complet disponible sur Swissinfo.

Bluewin.ch

Myfreesport.fr

Publié dans AROUND SPORT

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S
bonjour interressant toutes ses informations sur la crise et le sport bonne journée sergio42 amicalement
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F
<br /> On est là pour ça. Allez les Verts... Et les bleu et blancs.<br /> <br /> <br />
M
Avec un peu de chance, peut etre que lq crise va retablir la balance et qu'on verra les clubs francais briller en coupe d'europe...
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F
<br /> C'est un peu ce qu'on souhaite tous secrètement.<br /> Amitiés.<br /> <br /> <br />